de François Tantot
Ce n’est pas grave d’être grande ! On voudrait tous être comme Pouce…
Nanie s’enferme dans sa chambre et barricade sa porte avec une grosse armoire.
Elle compte bien attendre là en attendant qu’on trouve une solution à son problème : elle a huit ans mais elle est aussi grande qu’une adulte…
Soudain, l’armoire de sa chambre se met à bouger, on frappe de l’intérieur…
Aidée par une souris facétieuse et le pouvoir de son imagination, Nanie va comprendre à travers l’histoire de « Pouce », un petit garçon pas comme les autres, que c’est parfois de nos différences que naissent nos plus grandes forces…
Spectacle pour une comédienne et une danseuse.
A partir de 5 ans – Durée : 40 mn
DISTRIBUTION
Mise en scène et accessoires : Giorgio Carpintieri
Jeu et danse : Aude Carpintieri ou Anaïs Stallettino et Prunellia Maury
Chorégraphie : Prunellia Maury, Musique originale : François Tantot, Costumes : Donatella Carpintieri (conception) et Milena Tusa (réalisation), Création lumière : Stéphan Meynet
L’AUTEUR
Formé au Conservatoire de Chambéry et au sein de la Cie U gomina, François Tantot enchaîne depuis 1997 les créations avec différentes compagnies de la région lyonnaise : U Gomina, Andante Casimollo, Les affamés (Les pavés de l’ours de G. Feydeau, Variations énigmatiques d’E.E. Schmitt, L’île des esclaves de Marivaux, Jacques le Fataliste de Diderot) , Persona (Roméo dans Roméo et Juliette de W. Shakespeare en 2002), La Pèlerine, Soleluna (Le maitre et le chanteur, Orgie romaine, Cosi son tutte, La Nuit des Reines, Adieu Bérénice de Michel Heim), Swingthéâtrois ( L’Ecole des Femmes de Molière en 2005), Combats absurdes (Music-Hall de Jean-Luc lagarce, La maison et le zoo d’Edward Albi, Vertiges de Jon Fosse), Cie Carnages (Si ce n’est toi d’Edward Bond)…
Il participe à de nombreuses créations de la compagnie Les Désaxés Théâtre : La Barbe de bouc de Yordan Raditchkov, Andrea del Sarto d’Alfred de Musset, Des Couteaux dans les poules de David Harrower, Falaises de Jean-Yves Picq, Le Moche de Marius von Mayenburg, Eva Peron de Coppi. Son expérience du théâtre et du chant de rue lui permettent d’aborder des rôles joués et chantés dans Shweyk dans la deuxième guerre mondiale de Bertolt Brecht, Le Médecin malgré lui de Molière et Charles Gounod ou encore dans le spectacle musical Y’ a des zazous de Lionel Armand.
Il adapte et met en scène le premier roman d’Amélie Nothomb Hygiène de l’assassin pour la cie Les Affamés, se spécialise dans l’écriture de spectacles jeune public et concrétise sa passion pour la musique en composant les musiques de divers spectacles théâtraux.
Il continue en parallèle l’animation d’ateliers théâtre et intervient auprès d’enfants dans des écoles, des collèges et des quartiers mais également auprès des personnes âgées en maisons de retraite.
L’INTENTION
« Si grande…si petite » est un spectacle qui traite de la difficile question de la différence. Un enfant peut se sentir différent des autres, ou on peut l’amener à éprouver ce sentiment par les comportements du milieu dans lequel il évolue ; qu’il s’agisse de l’école, d’attitudes communautaires de la famille, d’handicap physique.
Mettre en scène un tel propos pose la question de la rhétorique moraliste, qui ne serait pas saisie par les enfants et en provoquerait le rejet. J’ai opté, donc, pour la construction d’un univers onirique, où le pouvoir de la fantaisie fait dépasser tous les clivages engendrés par une certaine conflictualité des différences.
Nanie, la protagoniste de l’histoire, est complexée par le fait d’être très grande pour son âge et elle se renferme dans son monde, qui reste celui de l’enfance. Un monde coloré, où les objets prennent vie, où la parole est un moyen de communication comme le geste, le regard, la musique. La rencontre avec la Souris, cachée dans son armoire, place Nanie dans l’inconfort de l’incommunicabilité, de la différence du langage, mais loin de se renfermer dans leur particularité, les deux êtres trouvent un terrain de communication à travers le langage corporel, matérialisé par la langue des signes.
J’ai voulu une mise en scène totalement au service de ce propos pédagogique, aujourd’hui incontournable dans l’éducation des enfants à la citoyenneté et aux valeurs républicaines. Pour cela j’ai fait recours à la danse, geste par excellence, qui, en partant de la vraie langue des signes, élabore les mouvements et les gestes les accompagnant comme un authentique langage. Pareillement, l’interaction entre danseuse et comédienne met en exergue un autre échange linguistique : celui des formes artistiques. J’ai toujours poursuivi cette complexité du spectacle multiforme, surtout dans les spectacles jeune public, où les enfants montrent leur indiscutable capacité à lire la quintessence d’un message, à l’intérieur de ces interactions.
Je n’oublie pas qu’un enfant, lorsqu’il joue et s’exprime, ne fait pas recours à une définition univoque du message, mais il sait traverser de façon horizontale toutes les formes, tous les objets, en fonction de leur utilité et de leur manière de lui parler.
Certains passages sont soulignés par la « magie » de l’ombre chinoise, par la danse pure, par l’usage scénique des pantins.
Outils accessoires différents, techniques artistiques différentes, jeux de lumières évoquant le rêve et, pourquoi pas, la rêverie, musique et narration, jeu d’acteur. Le tout est un puzzle qui se recompose au bon vouloir des enfants, visant à leur inculquer la conscience que le monde est complexe et que l’art peut nous le faire appréhender agréablement. A une seule condition : être ouvert à autrui et à ce que l’on ne connaît pas forcement.
Giorgio Carpintieri
Crédits photos : Margaux Pélisson